"Pour ou contre la corrida"... La question commence à être rébarbative. De plus, on peut apprécier la corrida sans en être "amoureux", pour reprendre ton expression.
A tout prendre, si j'étais un bovin, je préfèrerais de loin être un "toro bravo" et mourir dans les arênes sous les acclamations, qu'un vulgaire boeuf anonyme voué à être tué à la chaine d'une décharge de pistolet électrique dans un abattoir sordide.
Et puis, il faut éviter de parler de ce que l'on ne connait pas. La corrida a ses règles, qu'ignorent totalement ceux qui la condamnent, mais qu'il serait trop long d'énumérer ici.
En outre, il faut souligner deux aspects non négligeables:
- La corrida a joué (et joue toujours) en Espagne et dans le sud de la France un rôle social comparable à celui que le football a pu jouer en Amérique du sud et en Afrique. Grâce à elle, des centaines de jeunes des quartiers les plus défavorisés ont pu sortir de la misère, se faire un nom et parfois même faire fortune. En témoigne le destin magique d'El Cordobès.
- La fin de la corrida marquerait l'extinction d'une race animale, le taureau de combat, qui n'a aucune utilité domestique parce que c'est un fauve, incontrôlable. Tout comme l'est l'ours, dont les partisans de la réimplantation sont pourtant les premiers à prôner l'éradication des taureaux.
Chez nous, en Camargue, les taureaux sont traités comme des princes. Et il suffit de les approcher pour qu'une forme de complicité s'instaure. Et c'est un peu comme s'ils savaient ce qui les attend. Et au risque de choquer, je dirai qu'ils s'en accomodent. Ils savent qu'ils sont nés pour ça.
Enfin, rien ne vous oblige à assister à une corrida. Allez plutôt visiter un laboratoire où l'on gave les canards et les oies ou une usine où l'on égorge les porcs et les moutons. Les cris font penser à ceux d'une mternité. Mais là, il n'y a que des morts-nés à la sortie...